Enquête sociale

RAPPEL DES FAITS 1999 : Madame X et Monsieur Y se rencontrent
2001 : mariage religieux
2003 : naissance de Yoni
2005 : ils se séparent
2006 : une première ordonnance fixe la résidence de l'enfant chez la mère avec
pour le père des droits classiques, en l'attente du rapport de l'enquête sociale
demandée.
Celle-ci a été retardée par l'attente des renseignements scolaires qui ne nous
sont pas parvenus malgré courriers et relance téléphonique.

SITUATION DE LA MERE

sa situation familiale : elle est la troisième d'une famille de sept enfants
installée en France depuis 1993 ; elle parle de relations étroites en famille.
Elle vit avec son fils, sans nouvelle relation affective.

son logement: elle loue depuis mars 2006 un appartement au second étage d'un
petit immeuble situé dans une rue tranquille de " ZZZZ ". L'école est à cinq
minutes dans la même rue.
Il est plutôt spacieux avec couloir et balcon et deux pièces claires. Yoni a sa
chambre bien aménagée avec un lit à étage et son espace de jeux en dessous.
Des dessins et photos la décorent, dont certaines de son père.
L'ensemble est agréablement décoré et bien investi par l'enfant."


sa situation professionnelle: elle est réceptionniste dans un pressing à Paris
dans le XVI, en CDI à compter de septembre 2006.



sa situation matérielle : vérifiée

ses revenus: 1100 son salaire
420 CAP (APJE + APL)
" Elle ne bénéficiera plus de l'APJE, dans trois mois, à la date anniversaire des 3 ans de Yoni. "

130 pension alimentaire
= 1650 euros

ses charges: 774 loyer
55 EDF
" Il n'a pas été tenu compte de son abonnement téléphonique de 32 euros et de son abonnement RATP de 45 euros mensuel et de sa taxe d'habitation "
= 819 euros
la cantine sera de 2€50 par repas ,
elle n'a pas de crédits.
" Elle est co-emprunteur d'un crédit pour la construction d'une maison sur une durée de 25 ans dont les traites s'élèvent à 1100 € mensuels et 230 € trimestriels. "
son organisation: elle travaille du mardi au samedi, de 9h30 à 19 heures avec
une demi-heure de transport. Elle ne travaille pas le lundi.
" Effectivement elle peut être amener à ne pas travailler le lundi mais ce n'est pas systématique. J'ai pu constater par mes appels téléphoniques pour joindre mon fils qu'elle rentre plus souvent entre 20h30 et 21h30 que 19h00. "


Yoni vient d'entrer à l'école. C'est elle qui le dépose le matin en partant
travailler et afin de ne pas lui faire faire de trop longues journées c'est sa soeur
qui, étant enceinte et sans travail, s'en occupe en allant le chercher à midi pour
le faire déjeuner et le garder pour l'après-midi.
Elles l'habituent progressivement à de plus longues journées, il va déjà à l'école
tout le jeudi, avec cantine.
Le mercredi, le petit reste avec sa tante.
" Quand je suis en région parisienne elle refuse de me le laisser le mercredi, elle préfère le donner à sa mère ou à sa sœur. Elle refuse aussi que je déjeune avec lui les lundi. "

Sa soeur prévoit de continuer à s'occuper de Yoni durant les mois, voire les
années à venir. Elle pourrait éventuellement faire appel à une baby-sitter.
Elle espère s'arranger avec son employeur pour travailler sur des horaires
différents, à savoir 8-17 heures, du lundi au vendredi.

ENTRETIENS AVEC LA MERE, dans les bureaux de l'Assoedy,
le 5 octobre, chez elle à " zzzzz ", le 7 octobre 2006.

* elle présente les faits de la façon suivante: sa scolarité l'a conduite à un CAP des métiers de la teinturerie, domaine où elle travaille toujours.
Elle a rencontré Y en 1999 et ils commencent à se fréquenter avant de
s'installer ensemble en 2001. Assez vite des disputes ont éclaté dans le couple, provenant d'après elle de ce
que monsieur n'acceptait aucune contradiction: le ton montait, c'était lui qui
cherchait à dominer, par la voix mais aussi parfois par les gestes " au début des
gifles...puis des coups ". Cela n'a peut-être pas été fréquent mais pour elle
c'était intolérable. D'autant qu'il avait tendance à la charger de toutes les
responsabilités, c'était toujours elle qui le poussait à bout, disait-il.
Ils se séparent plusieurs fois mais, comme ils s'aiment, font de nouveaux essais.
Ils décident d'avoir un enfant et selon madame la grossesse n'a rien calmé entre
eux, les disputes continuaient et elle ne garde pas le souvenir d'un futur père très
présent "j'avais l'impression que ça ne l'intéressait pas... qu'il préférait son
ordinateur " .

Après la naissance, il ne se serait pas davantage investi " il prenait l'enfant dans
les bras pour juste un câlin et me le redonnait pour le changer ".
" Nous nous organisions de la manière suivante : mon ex concubine s'occupait de notre enfant pendant la journée quand je travaillais et je prenais le relais le soir quand je rentrais. Yoni était un bébé difficile qui ne faisait pas ses nuits et c'est moi qui le veillais. J'avais pris l'habitude après d'amener mon fils au parc après mon travail. "
Ils s'étaient installés dans le Sud mais elle n'a pas eu le temps de s'y adapter, d'autant
qu'elle n'y trouvait pas de travail. Pourtant monsieur la pressait d'en trouver,
désireux d'avoir deux salaires, ce qui pour elle correspond à une insatisfaction
profonde et permanente " il lui en faut toujours plus ".
" Nous avions un projet de construction d'une maison et pour le réaliser il était indispensable de justifier de deux salaires. Et je précise que mon ex concubine n'a travaillé qu'une année sur les sept de vie commune et qu'elle avait démissionné lors de sa grossesse sans songer aux conséquences financières. "
Les disputes persistaient puis empiraient et ils se sont entendus pour se séparer.
Elle est repartie chez ses parents et a rapidement trouvé un emploi .

Vis-à-vis de leur fils, ils se sont entendus pour que monsieur puisse le voir
autant qu'il le souhaitait: de fait, entre octobre et février il a pu venir 6/7 fois.
" Cinq mois pendant lesquels j'ai eu l'interdiction formelle de la mère d'amener mon fils chez moi même pendant les vacances de la toussaint et les vacances de noël. J'ai effectivement rendu visite à mon enfant, pendant cette période, en région parisienne mais uniquement quand mon ex-concubine m'en donnait l'accord et décidait des dates et heures. Les frais de déplacements étant totalement à ma charge sans qu'aucune décision de justice n'ai été rendu. Pendant cette période, j'ai multiplié les aller et retour Paris-Marseille pour voir mon petit garçon et pour assumer mon emploi ainsi que la construction de la maison que nous avions entreprit avec mon ex-concubine (voir contrat de construction). "
Sur sa demande, elle avait accepté qu'il le prenne en week-end, en février.
Elle pensait qu'il resterait en région parisienne pour ne pas fatiguer le petit par deux
longs voyages. Mais il ne l'a pas ramené à l'heure dite et après des recherches
infructueuses elle a appelé la famille de monsieur qui lui a appris que Yoni était
avec son père et qu'ils ne se reverraient qu'au tribunal.
" Quand je suis arrivée samedi matin à 9h chez les parents de mon ex-concubine pour récupérer Yoni comme convenu, la porte était fermé. A 10h je rencontre mon ex beau père qui me fait entrer chez lui, il était incapable de me dire où se trouvait mon fils, j'ai attendu jusqu'à 14h pour enfin appendre que mon ex belle mère s'était réfugié chez sa sœur suite à des violences conjugales de son mari. Avec l'aide de mon ex beau père j'ai retrouvé mon fils chez sa grande tante dans un état crasseux. Il était totalement apeuré. Je n'ai eu aucune explication. Suite à cela j'ai demandé conseil à un avocat qui m'a recommandé de garder mon fils près de moi et de rentrer avec lui à mon domicile. Dès mon arrivé chez moi, j'ai prévenu la police puis mon ex concubine (voir ma déposition ici).

Sur les conseils de son avocat, elle est partie le rechercher avec sa mère.
Il a réagi très violemment, en la battant devant leurs parents.
" Encore un mensonge (voir les attestations des voisins ici) "
La police a dit que tant qu'il n'y avait pas de décision de justice, le père avait autant de droits que la mère.
" La police n'a pas constaté de violence mais que la mère de mon ex concubine présentais un état inquiétant d'hystérie."
Madame, considérant cette action comme très dure à vivre pour l'enfant qui a
été brutalement arraché de sa vie, a saisi le tribunal en urgence. Et celui-ci a
statué en le lui re-confiant
" Raisonnement surprenant de la part d'une mère qui a éloigné le père de son enfant agé de 18 mois à plus de 900 km en septembre 2005. "
Depuis mars dernier, Yoni vit avec elle en retrouvant son père aux vacances -il
va chez lui- et en week-ends lorsqu'il vient en région parisienne.
Elle se dit arrangeante avec monsieur " ça me dérange pas s 'il le garde plus
longtemps " comme cela s'est passé aux dernières vacances d'été où l'enfant a
passé un premier mois avec son père puis après une semaine avec elle était
repartie avec lui jusqu'à la fin du mois d'août.
" Le 31 juillet au environ de 20h00 j'amène Yoni chez sa mère comme convenu. Elle m'appelle une heure et demie plus tard. Yoni me réclamait, pleurait, refusait de s'endormir et avait des gestes violents envers elle. Paniquée par son comportement elle me demande de m'occuper de lui pour la nuit et de l'amener le lendemain quand il ira mieux. Le même scénario se reproduit le lendemain et elle me demande à nouveau de prendre Yoni en charge. Le 2 août je tente pour la troisième fois de confier le petit à sa mère et je constate un troisième échec. Je décide alors de ne pas prendre mon train et de rester toute la semaine à Paris. Je m'occupe de Yoni dans la journée, pour que la transition soit plus facile pour lui. Mais finalement Yoni refuse toujours de rester chez sa mère et elle prend conscience que dans son intérêt il est préférable que je m'en occupe tout le mois d'août. "
Madame convient que son fils aime son père et qu'une bonne relation s'est
établie entre père et fils. Le petit part chez son père sans réticence et la retrouve
avec plaisir. Lorsqu'il revient il est content de la retrouver tout en étant triste de se
séparer de son père elle l'admet.
Mais cela ne veut pas dire, continue-t-elle, que son fils doive vivre avec son père
en étant séparé d'elle.
Elle parle de principes d'éducation assez semblables, soulignant toutefois la
tendance de monsieur à s'emporter contre elle, ce qui fait peur au petit.
" Voici un exemple d'une crise d'hystérie de mon ex concubine qui a saccagé tout notre appartement. "
Enfin, madame sait que monsieur présente son emploi du temps comme très
léger -18 heures par semaine- mais elle précise qu'il se forme en parallèle pour
devenir administrateur de réseaux informatiques dans son établissement et que
cela lui prend beaucoup de temps à passer devant son ordinateur.
" J'étais dans l'obligation d'augmenter nos revenus vu que mon ex combine ne travaillais pas. "

* la demande de madame est de conserver la résidence de son fils.
A l'appui de sa demande, elle fait valoir qu'elle aime son enfant, qu'elle l'a
porté et qu'elle l'élève pour le mieux.
" Depuis la naissance de notre fils, elle n'a pas cessé d'utiliser cette argument (" je l'ai porté ") pour m'écarter de son éducation. "
Elle souligne ne pas avoir de vices -ni
boisson ni fumée- tout en reconnaissant qu'il en est de même pour le père.
Elle fait valoir que Yoni est encore très jeune et que le besoin de mère est un fait
reconnu à cet âge.
Elle se dit prête à laisser à monsieur la place qu'il voudra prendre, la plus élargie
possible c'est à dire que s'il vient en week-ends elle lui laisserait l'enfant
" mon but est que notre enfant ait accès à ses deux parents et soit le mieux possible "

* le discours de madame insiste sur son attachement à son enfant, sur sa
capacité à s'en occuper sans dénier celui qu'il peut avoir pour son père. Si elle
admet avoir eu des torts dans leur séparation, elle souligne la violence que
monsieur a eue à son égard, laissant entendre sa crainte que cette violence se
reporte sur l'enfant.
" Avait-elle vraiment peur pour Yoni lorsqu'elle m'a demandé de m'occuper de lui pendant le mois d'août ? "

SITUÀTION DU PERE

situation familiale: il a trois frères et trois soeurs; sa famille est arrivée en
France en 1971 et s'est insta1lée dans la région toulonnaise où la majorité
demeure toujours. Il parle de bonne entente entre tous.

Il entretient une relation avec " ZZZZZZZ ", mère d'une petite fille
de quatre ans; cette amie vit dans le Nord de la France et ils se retrouvent aux
vacances, ils ont des projets de vie commune, pas encore très précis quant à leur
mise en place.

son logement : est une maison individuelle qu'il a fait construire à Gemenos
dans un quartier récent fait de pavillons. Elle vient juste de lui être livrée, si bien
qu'il l'habite depuis très peu de temps. Sur 114 m2, le rez de chaussée se
compose d'une grande pièce ouverte donnant sur un jardin; à l'étage les
chambres dont celle de Yoni, aménagée en fonction de son âge.

sa situation professionnelle: il est professeur au Lycée professionnel à Marseille

et il " monte sa boite " de conseiller et de formation en informatique: il y
travaillera de façon ponctuelle à partir de chez lui.

sa situation matérielle : vérifiée:

ses revenus : 2400 € salaire moyen compte tenu des heures supplémentaires

ses charges: 1070 crédit immobilier -->203
l 37 assurances (habitation, véhicule)
166 impôt sur revenu (prévision pour 2005)
130 pension alimentaire
80 frais trajet pour voir ou aller chercher Yoni

= 1483 euros
Ne sont pas pris en compte les frais de fonctionnement maison ni les impôts locaux;
la mutuelle est retenue sur son salaire.

son organisation: il travaille sur trois jours par semaine, à Marseille,
avec 20/25 minutes de trajet.
Monsieur dit avoir prévu la vie de son fils s'il l'avait en résidence: il est inscrit
à l'école du village et une nourrice se chargerait de lui les jours où il serait au
travail.
Son travail privé sera basé chez lui et il pourra s'y consacrer lorsque Yoni serait
à l'école.

ENTRETIENS AVEC LE PERE, Y, chez lui à Gemenos, le 30 octobre 2006, par téléphone.

* il présente les faits de la façon suivante:

il s'est formé au professorat par le CNAM, tout en travaillant, en ZEP, à
Sartrouville. Une fois diplômé, il a souhaité réaliser son rêve qui était de vivre
dans le Midi, en y construisant sa maison pour sa femme et ses enfants.
Il parle du coup de foudre qu'il a eu en rencontrant X, scolarisée de son
côté. Il lui parle assez vite de son projet de vie dans le Sud qu'il lui avait
d'ailleurs présenté en l'emmenant connaître sa famille.
Ils s'installent ensemble, se marient religieusement et attendent Yoni
Il dit avoir pris sa place de futur père puis de jeune père.
Lorsque Yoni a eu un an, ils partent vivre à Toulon, logés chez un des frères de
monsieur; qui travaillait déjà à Marseille. ils achètent leur terrain et
commencent la construction de leur maison.

Il dit se poser toujours des questions sur les causes de la dégradation de leurs
relations. Il admet avoir fait des erreurs, dont celle d'avoir accepté l'aide des
familles pour régler leur problème de couple. Il y a eu des disputes et, selon lui,
la jeune femme n'était pas bien, rencontrait des problèmes avec sa famille
"je n 'ai peut-être pas été l'homme qui fallait... et elle avait peut-être du mal à s
'adapter loin de sa famille... ". Il nie toute idée de violence "je n 'ai jamais été
violent physiquement, je ne suis pas grossier, pas violent . . .je préférais sortir
quand on se disputait pour attendre la fin des cris de Y, ses hurlements,
même avec Yoni dans ses bras... ".
Après plusieurs séparations, suivies de réconciliations, ils en viennent à la
constatation d'une obligation de se quitter.

Madame est repartie sur Paris avec leur fils.
Il parle d'un blocage dans leurs relations qui l'empêcherait de connaître les
conditions de vie de son fils : il dit ne rien savoir de l'école, des conditions de sa
garde ou de sa santé. Il ne peut l'appeler au téléphone aussi souvent qu'il
le voudrait, madame exigeant d'être là lorsqu'il appelle, ce qui veut dire que si
Yoni est chez ses grands parents ceux-ci ne le lui passent pas si la mère n'est
pas là.
Dès la séparation il a été le voir en week-end, mais ça s'est vite avéré juste pour
lui, ces rares jours. Madame refusait de le lui confier pour quelques séjours de
vacances, prétendant ne pouvoir se passer de son fils, en mettant en avant son
rôle de mère
Il a donc vu son fils de septembre à février, juste en week-end. Et en février il
dit avoir pris peur de constater des disputes entre les grands-parents qui
gardaient Yoni, celui-ci ayant été confié à une grand-tante chez qui il l'a
retrouvé " sale et crasseux ". C'est pour cela qu'il a décidé de le prendre et de le
garder. Il dit avoir prévenu la police ainsi que la mère qui malgré cela serait
descendue à Toulon, sans parvenir à le reprendre malgré ses esclandres.
Monsieur dit avoir gardé son fils pendant deux mois, tout se serait très bien
passé selon lui, l'enfant ne faisant jamais de crises ", n'ayant perdu ni
sommeil ni appétit. Ç'état ses grands parents qui s'en occupaient pendant qu'il
était au travail.
Au bout de deux mois, le jugement a re-confié l'enfant à sa mère, au nom de
principes que monsieur a beaucoup de mal à entendre; pour lui la
prépondérance de la mère n'est pas si évidente, les conditions matérielles
offertes à l'enfant par chacun des parents devraient être davantage prises en
compte et il se positionne comme le plus disponible, dans un cadre de vie plus
convenable.
Ensuite il a pu recevoir son fils aux grandes vacances: d'abord en juillet puis
madame le lui avait re-confié pour août pendant qu'elle travaillait. Il déplore
qu'elle se " serve " de lui quand ça l'arrange pour ensuite le tenir à l'écart de
l'éducation de leur enfant. Il cite la rentrée à l'école de Yoni faite sans qu'il en
ait été prévenu. Puis le projet de le lui confier pour toutes les vacances de la
toussaint pour ensuite exiger qu'ils se conforment au jugement, sans tenir
compte de ce qu'il avait réservé et payé les billets de train.
Il dit ne pas comprendre comment ils ont pu en arriver là et déplore le " délire "
de madame qui refuserait au père son rôle fondamental " c 'est elle qui l'a porté
et je ne pourrais rien comprendre ".

Monsieur dit son fils heureux de le retrouver, qui quitterait sa mère sans
problème; il lui propose des activités plus viriles comme de faire du poney ou
de la natation et le petit adore monter en voiture avec lui. Lorsqu'il doit le
ramener il dirait " non, rester avec papa ".

Monsieur insiste sur son projet de partage de l'éducation de son fils: pour lui
une résidence alternée serait le mieux afin d'équilibrer les temps de chacun des
parents auprès de lui. Il dit avoir proposé à madame de l'aider à s'installer près
de chez lui, rappelant que c'est elle qui a mis cette distance entre l'enfant et son père
. Il sait qu'on peut lui rétorquer qu'il pourrait demander sa mutation, mais il
répond que ce n'est pas évident de se la voir accorder.
Monsieur fait également valoir que les frais de trajets commencent à devenir
lourds pour lui, madame refusant toute participation.

* la demande de monsieur est d'avoir la résidence de son fils.
A l'appui de sa demande, il fait valoir qu'il lui est attaché tout comme l'enfant
l'est vis-à-vis de lui.
Il fait valoir ses capacités à s'en occuper dans des conditions matérielles tout à
fait correctes: vie proche de la nature, horaires de travail souples lui laissant
beaucoup de temps pour s'occuper de l'enfant.
Il fait valoir l'attitude de madame qui consiste à le tenir à l'écart de l'éducation
de leur fils au prétexte qu'elle on est la mère, sans prendre en compte son rôle de
père. Il se dit en contrepartie prêt à associer madame à la vie du petit garçon et à
le lui laisser autant qu'elle le souhaiterait.
Ceci étant, monsieur souligne que sa demande principale serait une résidence
alternée, insistant sur son offre d'aider madame à se réinstaller dans le Midi.

Si ses demandes n'étaient pas prises en compte, monsieur aimerait prendre sa
place dans l'éducation de son fils, sans obstruction : il entend par là avoir le
droit de l'appeler sans l'autorisation de la mère, d'être informé des évènements
de la vie de son fils, école, santé, distractions, en un mot de sa vie de tous
les jours.

* le discours de monsieur insiste sur son attachement à son enfant, sur sa
capacité à s'en occuper égale ou supérieure à celle de la mère, déniant toute idée
de violence, les seuls emportements qu'il y aurait eu auraient été à mettre au
compte des deux. Il se retranche très souvent derrière des conseils qu'on lui
aurait donnés de taire une partie de ses arguments qui pourraient le desservir. Ce
qui fait que sa demande ne paraît pas vraiment étayée.

Nous avons rencontré Yoni, 2 ans et demi, chez chacun des parents.

C'est un superbe enfant, très solide, bien développé au plan physique. La bouche
toujours encombrée d'une tétine ne favorisant pas l'élocution, il ne parle que
très peu, mais comprend ce qu'on lui dit et se montre capable de tenir compte
des consignes, limites, voire interdits.

Au plan moteur, il a un comportement de son âge, avec des gestes précis.
Il a le même comportement avec chacun de ses parents, se réfugiant dans les
bras lorsqu'il voit une tête nouvelle par timidité, ou lorsqu'il demande un câlin.
Il nous paraît également attaché à chacun.

SYNTHESE ET CONCLUSION

X et Y vivent cinq ans ensemble au cours desquels ils
ont un enfant aujourd'hui âgé de deux ans et demi, ils se sont séparés il y a un
an. L 'enfant était resté chez sa mère, puis son père l'a gardé chez lui pendant
deux mois, puis la décision de justice l'a re-confié à la mère. Chacun des
parents en demande la résidence.

Madame parle d'une vie commune insatisfaisante avec une certaine violence de
la part de monsieur. El1e insiste sur le geste de monsieur qui a gardé leur fils
durant deux mois, ce qu'elle associe à un kidnapping.
Elle vit seule, sans relation affective pour le moment.
Son appartement est un deux pièces:qu'elle loue dans un quartier tranquille;
l'enfant y a sa chambre très correctement aménagée.

Elle travaille en CDI, avec des horaires assez lourds qu'elle pourrait aménager
avec son employeur, pense-t-elle.
Son budget apparaît équilibré.
Elle demande à conserver les dispositions de l'ordonnance, à savoir la résidence
de son fils en laissant à monsieur la place la plus élargie qu'il le souhaiterait.

Monsieur évoque les difficultés à vivre en couple qu'il a rencontrées avec sa
compagne, provenant des deux côtés, tout en déniant les accusations de
violences qui auraient eu lieu également de part et d'autre.
II vit seul avec des projets de réinstallation avec une amie qui vit dans le Nord,
divorcée et mère d'une petite fille de quatre ans.
Il vient d'aménager dans la maison qu'il a fait construire à Gemenos où Yoni a
sa chambre très correctement aménagée.
Il travaille dans l'Education Nationale, avec des projets de monter son affaire de
conseil en informatique qu'il pourrait gérer de chez lui sur ses temps libres.
Son budget apparaît équilibré.
II demande la résidence de son fils au motif qu'il y est attaché et que la mère fait
obstruction à leurs rapports. II préférerait une résidence alternée, insistant Sur les
propositions qu'il fait à madame de revenir dans le sud ou il l'aiderait à se
réinstaller.

Yoni deux ans et demi se développe tout à fait bien. Il apparaît en bons termes
avec sa maman et également avec son papa, sans manifester de signe de
préférence ou de rejet.

Au vu des différents éléments de l'enquête, il: apparaît un petit garçon très
attaché à chacun de ses parents.
La tristesse qu'il manifeste à quitter son père nous paraît être de l'ordre d'un
refus d'accepter la séparation plutôt qu'un refus de repartir chez sa mère -elle
serait vraisemblablement la même dans l'autre sens-.

Il apparaît que chacun des parents lui est très attaché.
Mais il nous semble que la demande de chacun prend en compte sa propre
souffrance à l'idée d'en être séparé plutôt que l'intérêt de ce petit bonhomme
-d'où l'action d'enlèvement à laquelle il a été confronté-. Cet intérêt serait de
vivre entre deux parents qui s'entendraient à son sujet et, au mieux, qui se
rapprocheraient pour éviter une trop grande distance.

Au plan matériel, les horaires présentés par monsieur semblent plus souples que
ceux de madame mais il admet entreprendre une activité complémentaire. Et s'il
assure que la personne avec qui il projette de s'installer accepterait de s'occuper
de son fils, rien ne prouve que Yoni trouverait auprès d'elle la chaleur qu'il a de
sa maman.

Pour le moment nous ne relevons rien qui justifierait le changement de résidence
de Yoni..

C'est pourquoi nous pensonso que les dispositions de l'ordonnance conviennent à
Yoni et sont à conserver, à savoir sa résidence chez la mère avec pour le père
des droits aussi élargis qu'il le souhaitera et le pourra. Monsieur pourrait
recevoir Yoni durant la totalité des vacances, celles de Noël et d'été restant
partagées. Des week-ends demeurent possibles, soit chez monsieur s'il peut
envoyer les billets, soit en région parisienne s'il fait les déplacements, sans en
figer le rythme qui doit dépendre des finances des parents et de l'état de fatigue
du petit garçon.

Il est souhaitable que l'autorité parentale soit effectivement partagée, ce qui
suppose la mise au courant de monsieur des faits importants de la vie de Yoni et
de sa santé ainsi que la possibilité de lui téléphoner sans restriction..